Le blog de La Forbine

Une Bioremédiation pour la dégradation des plastiques comme projet au lycée

Un panel d’experts estime que près de 40 millions de tonnes de plastique sont rejetées chaque année dans l’environnement, dont plus de 23 millions sur les terres et près de 14 millions dans l’eau. Si rien n’est fait pour contrer cette vague de pollution la quantité déversée dans les milieux terrestres et aquatiques chaque année serait respectivement multipliée par 2,8 et 2,6 d’ici à 2040. (Lau et al. Science, 2020).

La dégradation naturelle du PET (polytéréphtalate d’éthylène) pouvant prendre plusieurs siècles, son accumulation devient donc un enjeu environnemental majeur qui risque de perdurer, à moins que des solutions innovantes ne soient identifiées…

Ces dernières semaines, sous la direction de leur professeur M. GANEM, nos terminales et étudiants de BTS Biotechnologie se sont penchés sur la mise au point d’un futur réacteur enzymatique au sein du lycée.

L’objectif est de produire la PETase, enzyme qui catalyse l’hydrolyse du PET et de l’utiliser dans la dégradation de consommables plastiques par exemple.

Schéma PETase
La PETase catalyse la dépolymérisation du PET en BHET, MHET et TPA. La MHETase convertit le MHET en TPA et EG (Austin et al. PNAS, 2018).

Cette enzyme a été produite par nos jeunes lors d’une croissance d’E.coli transformée et porteuse de l’information génétique à l’origine de cette synthèse.

Photographie du suivi de croissance bactérienne en fermenteur de 2 litres

Les micro-organismes ont alors produit la PETase dans leur cytoplasme. Il a fallu mettre au point, par différents essais, un protocole de lyse bactérienne afin d’extraire et purifiée cette enzyme.

Tous les étudiants et les élèves ont fait preuve d’une implication et d’un grand intérêt pour la responsabilité qui leur a été confiée, tout en appréhendant de façon concrète les objectifs de leur formation.

Les résultats ont montré qu’il était possible de lyser les bactéries sans abîmer l’enzyme produite, et surtout qu’une fois purifiée cette enzyme dégradait bien les PET présents dans de nombreux plastiques.

M. GANEM désirait sensibiliser les élèves sur le recyclage des plastiques et à la préservation de l’environnement pour laquelle le lycée est engagé depuis plusieurs années.

Il souhaitait également montrer l’apport des biotechnologies dans le domaine de la dépollution.

C’est mission gagnée. A venir maintenant, la production et l’utilisation intensive de cette enzyme pour dégrader nos consommables plastiques !  Bravo les jeunes !

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